Journal de bord - Jeudi 6 décembre

Jeudi 6 décembre – La Gomera – 23h (heure locale)

Que font les marins à terre après des jours de mer ? La même chose en fait : ils continuent à rigoler. Ah ! et j’allais oublier, à manger et à boire… A leur temps perdu, ils font un peu de tourisme. Ils partent en groupe puis se dispersent dans les rues, les trois photographes (Yvan, La Diode et moi-même) avec pour sujet du premier concours Atao : les façades, fenêtres et portes – ne demandez pas qui à gagné, vous me chagrineriez ! -. Je me lance sérieusement dans ma quête de matière et découvre avec enchantement les charmes de la petite ville. Après quelques temps, je tombe sur quelques uns de mes coéquipiers qui ont de leur côté exploré… les bars ! Nous convergeons ensemble vers la place centrale, lieu de notre regroupement. Nous retrouvons le complément de l’équipée… au bistrot. Je ne veux pas balancer, mais ça boit dur autant chez les marins pêcheurs que chez les plaisanciers.

Nous dînons dans une cantine espagnole. C’est une grande salle avec un mobilier très simple mais habillé de superbes nappes cirées fushia et de papier jaune fluo… c’est un style. Nous sommes seuls pour une nuée de serveurs, il est à noter qu’il n’est que 20h30 – le capitaine tient à ce que nous revenions à des horaires de repas français même si nous sommes en Espagne -. La soirée se poursuit dans les bars locaux ; nous ne sommes pas à Ibiza, il faut savoir se contenter de peu. De retour sur le bateau, la bonne humeur est toujours présente, les blagues de potache s’enchaînent... Cela peut durer jusqu’à la fin de la nuit, je rejoins  ma cabine. Calou décide d’aller dormir dans la baume. Des ronflements me réveillent au petit matin ; l’oiseau a regagné sa couchette.

Convaincre 7 personnes de se lever de bonne heure pour aller se balader est une mission quasi – toujours ? – impossible. Après un petit déjeuner tardif, nous levons le camp à l’heure du déjeuner – mince c’est encore raté pour le recalage sur les horaires français -. Nous embarquons dans un joli van Nissan et partons à la découverte des beautés de La Gomera. De routes, le choix est limité : l’une traverse l’île et le parc naturel de Garajonay, l’autre passe par le nord. C’est un peu comme la Gaspésie où jeune étudiante je tannais l’employée de l’office de tourisme canadien pour qu’elle me donne une carte complète des routes… En fait, celle que j’avais déjà en ma possession était correcte, il n’y avait finalement que la route côtière et une traversière – celle-ci quasiment impraticable en hiver en raison de la neige -.

La Gomera est surprenante. Nous sortons de San Sebastian en tee-shirt, le paysage qui nous entoure est aride, les arbres se comptent sur les doigts d’une main. Nous prenons de l’altitude et la végétation devient plus généreuse, les lichens recouvrent les troncs, l’herbe est aussi verte qu’en Irlande. De nombreux randonneurs armés de leurs bâtons de marche visitent le parc naturel. Nous rentrons bientôt un nuage qui plonge la montagne dans une pluie fine. Nous regrettons soudainement nos polaires rangées au fond des sacs.

Le paysage est splendide, des espaliers, pour la majorité abandonnés, meublent les vallées profondes, des bananeraies se découvrent au détour d’un lacet, des bergeries de pierres, certaines en ruines, ornent des côtes ardues, des rochers pointus se lancent dans le ciel, le ciel bas apportent une touche dramatique à l’ensemble.

Demain nous larguons les amarres pour LA transatlantique ; 13 jours de mer. Nous pensons déjà à passer Noël entre Tobago et Trinidad et les îles Grenadine. Ce programme est alléchant et nous n’avons plus qu’une seule envie : repartir !

Comments

[Massiel]

Tu si sabes vivir la vida a plenitud. Yo seria un poco cobarde para hacer este tipo de aventura.
Espero que goces mucho y siempre nos mandes fotos y nuevas noticias de este maravilloso viaje.

Un abrazo muy fuerte desde este lado del mundo.

Muack!