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Il règne une odeur de purin dans la petite ville
de Cabrera. Les cow-boys ont envahis les rues. Chapeau de cuir dur aux larges
bords et légèrement remontés de chaque côté, jean impeccable et chemise
immaculée - celle du dimanche -, seul le colt a fait place au téléphone
portable, instrument moins dangereux, quoique à long terme...
Les fêtes patronales se terminent ce mercredi 24 septembre
jour de la Merced, cette sainte protectrice de la République Dominicaine. Ici
s’achèvent 9 jours de festivités, fête foraine avec des attractions dignes des
kermesses françaises des années 60, déballage de babioles toutes plus farfelues
qu’inutiles, goinfreries à s’en faire exploser la panse, beuveries à décharger
sa vessie dans tous les coins obscurs du centre – il ne règne pas qu’une odeur
de purin -, et enfin concerts tous les soirs. Trouvailles et retrouvailles
entre autochtones et visiteurs, tous reconnaissables par le maintien fidèle et
renouvelé en main d’une bière Présidente ou d’un rhum Brugal – les deux bien
entendu sponsors de l’événement - additionné de ce joyeux cocktail de
substances explosives qu’est le Coca. Tout
individu sans ces attributs est regardé d'un air suspect.
Mérengué – bachata, bachata - mérengué, tel est le
programme des concerts. Mucha boya – beaucoup de bruits - tous les soirs sur la
place centrale. Les habitants sont nombreux pour écouter des airs qu’ils
fredonnent en cœur. Les artistes ne
montent jamais en scène avant 23 heures, c’est un peu tard pour ceux qui
travaillent le lendemain, non ? C’est mal connaître les Dominicains qui ne
pensent jamais au jour suivant ; tant qu’il y a la fête, on reste ! Cependant,
le rythme du dernier jour est plus lent ; la fatigue se fait sentir, les
mouvements sont plus mesurés, les danses moins nombreuses. On assiste au dernier
spectacle et on rentre sagement se coucher. Demain la scène sera enlevée, les
petites échoppes démontées, le cœur de Cabrera reprendra alors son battement normal.